rappel géographique

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L'Amazonie, graou graou

... et j'ecrirai un peu plus tard

    Après les chiquitanias avec mon hollandaise (volante), je reprends le rythme toute-seule, direction le nord, Trinidad. 
ça y est, l'amazonie est là, les moustiques aussi. 
Trinidad, ville d'un intérêt culturel qui reste à découvrir, donc peu touristique, donc chère. Mais ville toute en couleurs, avec une jolie place José Bollivar d'où s'observent les paresseux dans les arbres, avec un "Club social" où on peut manger (bien) pour trois fois rien, avec une nouvelle église-gateau-à-la-crème, et avec un moto-taxi, Carlos, qui me prend en affection et me fait découvrir tous les environs, à commencer par le muséo Itícola, qui montre dans des bocaux de formol toutes les jolies bestioles qui vivent dans le fleuve.
Autour de Trinidad, l'eau est partout. Il y a le fleuve (dont j'ai oublié le nom, ça reviendra), mais il y a aussi ses méandres, qui vont jusqu'aux maisons (sur pilotis). Une barque est bien plus utile qu'une voiture. 


Trinidad 


toujours un peu toc toc








Le paresseux qui... paresse ? 
Pendant la saison des pluies, ils bougent tellement pas qu'ils se recouvrent de mousse




















On manquera pas de coca















Et l'importance de cette eau qui est partout se comprend encore mieux depuis le fleuve. 
Deux jours sur le río Ibaré sur un bateau, avec Pedro, guide-pêcheur-livreur et sa famille; sa femme, Amana, cuisinière de génie, et sa fille Lucía, lumineuse.


Deux jours à naviguer, soit sur le "gros" bateau, soit sur la pirogue. La rivière est comme une avenue, et ses bras comme des ruelles (ruelles dans lesquelles on trouve anacondas et caïmans les jours de beau-temps). Par-ci, par-là, des maisons de gens qui vivent, pour le coup, coupés du monde, au rythme de la saison des pluies: quand l'eau monte, la maison aussi; quand l'eau descend, les villages sont accessibles à pied.




     Les rivières de ce coin sont connues pour les "dauphins roses", trésor national de la Bolivie. Dauphin d'eau douce, sans vertèbres cervicales soudées (pour se faufiler entre les arbres et croquer les poissons), il devient rose quand il fait un effort. Loin l'image du joli petit dauphin rose, en fait on dirait un dauphin raté (ils sont trop rapides pour les prendre en photo, mais on peut en voir )
À Rurrenabaque, on fait se baigner les touristes avec, parce que quand les dauphins sont là, les serpents, crocodiles et autres joyeusetés ont peur et s'enfuient. Une logique douteuse (si les dangereux s'enfuient, on peut en déduire qu'il y a encore plus dangereux non ?), je n'y risquerai pas mes orteils. 

Un perroquet à l'aile coupé. 
Quand il s'énerve, il rougit des joues (tiens tiens). Là, il est vénère





La pêche au piraña.
Pedro m'a affirmé qu'ils sont innofensifs pour l'homme. J'ai quand même des doutes. 

L'hôtel de luxe

















De Trinidad, un bus pour aller jusqu'à Rurrenabaque. Un trajet d'une petite dizaine d'heures qui s'annonçait bateau, mais non non non, en Bolivie on est toujours susceptible d'avoir des surprises.
D'abord, il faut que je bus traverse le fleuve (deux fois). Et comme il n'y a pas de pont, on met le bus sur des planches en bois, flottantes grace à des bouées en plastique, et dirigées par à une barque à moteur accrochée vite fait au radeau. Et nous à coté. Précisons qu'il pleuvait. Et que toute la traversée (une vingtain de minutes), se posaient les questions suivantes: les planches vont-elles craquer ? Ou bien est-ce le bus, qui va tanguer, tomber et nous écraser ?
Mais ouf, rien de tout ça.


Après l'épreuve du fleuve, l'épreuve du chemin. Comme il pleut, la terre devient boue, et le bus... s'embourbe. Des gars descendent pour pelleter et nous libérer, mais c'est peu efficace vu qu'il faut recommencer tous les kiloñmètres. Pendant ce temps (on a déjà plusieurs heures de retard), impossible de descendre du bus, dans lequel non, il n'y a pas de toilettes. Il n'y a pas non plus de clim, on ouvre les fenêtres, et c'est bien, sauf à 7h, l'heure des moustiques, qui voient dans ce bus un bon gros festin. Impossible de fermer les fenêtres, bien trop chaud, alors tout le monde se met à fumer des clopes (oui il y a des bébés), il parraît que ça fait fuire les moustiques.
On est finalement arrivés après non pas dix, mais 21 heures de trajet.


Rurrenabaqeue.
Petite ville dans une boucle du rio Beni, au pied des montagnes recouvertes par la jungle.




Un matin, départ en bateau pour la selva, dans le parc national madidi, graou graou. Avec, dans le camp des touristes, deux français-dentistes, une allemande quincagénaire au rire communicatif et une quebecoise, et dans le camp des pas-touristes, deux guides, mon âge et déjà deux enfants pour l'un, nés et grandis dans la forêt, tous les deux sont de la culture Tacana.
Trois heures de bateau pour remonter le Beni, puis une de ses branches, le Tuichi. Pas si facile le bateau, à contre courant super fort. En chemin, des caïmans (miam, et dans les jours qui suivent, le fleuve fera office de douche... une douche avec des caïmans, normal), et des capybara, étrange mélange entre un cochon-dinde et un hippopotame, le plus grand rongeur du monde d'ailleurs. 



Le campement: pas loin du fleuve, au milieu de la forêt, et un peu aménagé: des tables, des chaises, des lits, sous des constructions toutes simples (quatre poteaux et une bâche).


La vie dans la forêt a essentiellement consisté à marcher, marcher dans les bois, apprendre le nom des arbres, des insectes, des plantes, et essayer de les retenir. On voit à peine le ciel, et pourtant, c'est grâce à ça et au chant des oiseaux (?) que les guides, Lazaro et Jeremia, se repèrent.
Le premier jour, c'était une petite ballade, juste pour voir comment on réagissait à la jungle.
Et après, après, on est partis sacs-au-dos (avec moustiquaire, matelas et nourriture) en itinérant. On s'enfonce dans la jungle, on traverse des rivières, on croise la route d'un serpent jaune, on déguste larves et termites, le dentiste se coupe la moitié du pouce, qu'il faut désinfecter avec de l'urine (le visage déjà bien décomposé du dentiste était drôle à voir) puis soigner avec des plantes du coin (un cours impromptu sur les plantes médicinales), on suit des sangliers (qui n'étaient pas moins de près de trois-cent, et nous cachés sans faire de bruit, sinon ils pourraient charger).


Le matapalo, une plante qui enserre un arbre jusqu'à l'étouffer et prendre sa place, joli joli.



Bibosi, l'arbre cathédrale aux racines méandreuses, MAGNIFIQUE


Un joli crâne de cochon sauvage



Éh oui c'est dangeureux la jungle ! 
Surtout quand on sait pas se servir d'un couteau suisse


Pour tous mes amis ophiophobiques
(on apprend des mots) Adèle, Louise, etc...


Arrivés au "campement", il a fallu le construire. Lazaro coupe quatres branches (aussi facilement que je cueillerais une fleur), qu'on assemble et attache avec des lianes, puis une bache et hop, voilà la maison. 
Pendant ce temps, Jeremia allume un feu en moins d'deux et cuisine avec trois fois rien. 






Du colorant naturel, pour faire du maquillage traditionnel, ou pour teindre les cheveux blancs de Doris, 
qui s'est retrouvée avec des cheveux violets.

jungle style 

Et puis il a fallu rentrer, un matin très tôt. 
Mais ô surprise des surprises, on croise un jaguar, qui court un peu sur la plage, traverse le fleuve à la nage, et disparaît dans les fourrées.

Le jaguar ! Qui est en fait un léopard. 
Généralement, on en voit JAMAIS, et donc c'était une chance ENORME